Croix

Croix appartient à la région historique de la Flandre romane, qui a plusieurs fois changé d'appartenance du Moyen Âge à la Révolution française.

Les origines de Croix ne sont pas connues et la ville apparaît soudainement dans l'histoire au Moyen Âge, comme c'est le cas pour plusieurs villes de la région (notamment Lille et Bruges). Le nom du lieu est cité pour la première fois en 1066 dans la charte de la fondation de l'église collégiale Saint-Pierre à Lille. Dans ce document historique, le comte de Flandre, Baudouin V attribue au prévôt de la collégiale, entre autres, une manse (ou ferme) « située à Croix », un « muid de bled » et « les héritages du muid de l'Esparse »

À cette époque, la population doit encore être très peu nombreuse. En 1469 on ne compte encore que 63 feux (soit un nombre d'individus 3 à 5 fois supérieurs) et en 1694, Croix ne compte encore que 746 habitants.

La seigneurie de Croix est citée dès 1136, et compte parmi ses descendants, qui ne portent plus le nom de Croix, au XVIIIe siècle, un vice-roi du Mexique et un vice-roi de Californie et du Pérou. En 1218, Gilles de Croix participe à la cinquième croisade. Son nom figure dans la deuxième salle des croisades du château de Versailles.

Une compagnie d’arbalétriers est érigée en 1410. Croix est pillée en 1477 par la garnison de Tournai. La Seigneurie de la Fontaine, qui borde la terre de Croix et qui existe déjà au XIIIe siècle est le lieu où les Gueux sont dispersés en 1566 par le baron de Rassenghien, ainsi que par les Flamands de Menin en 1580.

Baudouin de Croix, seigneur d'Oyembourg, bailli général de la châtellenie de Lille et cour de Phalempin, est armé chevalier à Lille par l'archiduc Albert, le 7 février 1600, en raison des services rendus à son souverain, dans la lignée de ses ancêtres dont plusieurs furent honorés du titre de chevalier du fait de la valeur montrée lors des guerres. Cette famille de Croix est retrouvée au XVIIe siècle en tant que seigneurs de Wasquehal. Son historique est dressé à l'occasion d'un acte pris en 1682 et rapporté ci-dessous : famille originaire de la châtellenie de Lille, bannerée depuis le XIVe siècle, qui sert de père en fils, depuis 14 générations, les comtes de Flandre, ducs de Bourgogne, rois d'Espagne; plusieurs membres ont été armés chevaliers sur le champ de bataille; la branche aînée de la famille s'est éteinte en la personne d'Isabelle de Croix, héritière de la terre de son nom; cette terre est passée en 1360 dans la famille du Mez, puis dans celle de Luxembourg, et enfin dans celle de Noyelles, qui l'a ensuite vendue, (voir ci-dessous).

La terre de Croix est érigée avec celle de Flers et de Boncourt en comté par l'archiduc Albert, le 14 avril 1617, pour Jacques de Noyelles, fils d'Adrien de Noyelles, chevalier, seigneur de Croix, vicomte de Noyelles. Jacques de Noyelles est chevalier, nommé chef des finances des Pays-Bas en 1632. Il meurt sans postérité en 1637.

Croix devient définitivement française en 1668, à la suite du traité d'Aix-la-Chapelle, qui rattache à la France une partie du comté de Flandre dont la châtellenie de Lille dont Croix fait partie.

La terre de Croix est vendue en 1677 par Eugène de Noyelles marquis de Lisbourg. Eugène de Noyelles n'est pas comte de Croix, mais marquis de Lisbourg, comte de Marle, vicomte de Nielle, baron de Rossignol, seigneur de divers lieux, et gouverneur, comme Adrien et Jacques avant lui, du château de La Motte-au-Bois. Eugène vend Croix à Pierre Louis Jacops.

Pierre de Croix, seigneur du Petit-Wasquehal, la récupère après un procès en retrait lignager et devient seigneur de Croix en 167820.

En mai 1682, Pierre de Croix, seigneur de Wasquehal, brigadier des armées du roi, obtient de celui-ci le titre de comte de Croix, pour lui et ses descendants mâles, avec permission de pouvoir porter sur l'écu de leurs armes une couronne de marquis. Pierre de Croix a participé à la bataille de Sinsheim, à la bataille d'Entzheim, à la bataille de Trèves (bataille de Consarbrück), au siège de Saint-Omer, à la bataille de Cassel, et en dernier lieu a empêché que l'Artois et les châtellenies de Flandre du côté de la mer, fussent soumises à la contribution.

Pierre de Croix n'ayant pas d'héritier mâle, obtient par autres lettres patentes de transférer ce titre à son gendre Charles Adrien de Croix. Charles Adrien de Croix et sa cousine germaine et épouse Marie Philippine de Croix, fille aînée de feu Pierre de Croix, reçoivent par lettres données à Versailles en octobre 1694 le titre de comte et comtesse de Croix. Ils peuvent appliquer ce titre à telle terre que bon leur semblera et porter une couronne de marquis au-dessus de leurs armes. Charles Adrien de Croix n'ayant pas eu non plus d'héritier mâle, le titre de comte de Croix échoit à un autre gendre de Pierre, Christophe Louis de Beauffort, (famille de Beauffort), époux de sa fille aînée Claire Angélique. Celui-ci obtient du roi le droit de reprendre le titre en mai 1716.

À la Révolution, la population atteint 1150 habitants, sans compter les enfants de moins de douze ans, non dénombrés.

Au XIXe siècle, la ville croît considérablement dans le sillage de Roubaix et Tourcoing au cours de la révolution industrielle et de l'essor de l'industrie textile.

En 1800, les habitants de Croix font construire une église en remplacement de celle qui avait été abattue en 1793. En 1848, devenue insuffisante pour la population, elle est reconstruite. L'ancienne église contenait deux tombes du XVe siècle. Le château, qui datait de la même époque, renfermait des pierres tumulaires dont les armoiries étaient effacées à la fin du siècle dernier.

Le développement de la ville et le fort accroissement de la population durant la deuxième moitié du XIXe siècle résulte de l'implantation à Croix, rue Isaac-Holden par Isaac Holden, industriel britannique, d'un peignage de laines employant des centaines d'ouvriers. Avec une cheminée de 105 mètres de haut, elle est la plus haute du monde mais fragile elle est baissée à 92 mètres puis, durant la Seconde Guerre mondiale, elle est détruite par l'occupant.

Aux débuts de la Troisième République, la mise en place de celle-ci, en lutte contre les oppositions monarchiste et bonapartiste et en tension avec l'Église catholique, considérée par les républicains comme proche de leurs opposants, a parfois conduit à des mesures radicales : le 2 avril 1901, la municipalité de Croix a interdit le port de la soutane dans la ville.

En 1850, la révolution industrielle entraîne Croix dans l’ère du chemin de fer et des grandes usines textiles. Cette fin de siècle verra l’industrie chimique se développer. À Croix se trouvait le peignage Holden avec une cheminée de 105 mètres de haut; elle fut la plus haute du monde mais fragile elle fut baissée à 92 mètres, elle fut l’œuvre d'Alfred Goblet (1845-1923) ingénieur chez Holden. Durant la seconde guerre mondiale, elle fut détruite par l'occupant.

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