Michelet se régale et on le sent. Il est le premier à s'embarquer dans ce voyage-là. Il est historien, habitué à dépouiller les vieux livres. Leur siècle déborde de récits de voyages et d'explorations. Il y puise. Il nous embarque vers les pôles, dans les mangroves. Il s'émerveille d'un colibri. Alors on se laisse faire comme par un grand poème. La nature avant ces gens-là est effrayante, ou utilitaire, ou la cible de la chasse (on n'en a pas fini avec les zigouilleurs d'oiseaux, mais Michelet est le premier à tenter de leur porter un coup). Après Michelet, ce n'est pas qu'on serait devenu savant sur la chouette, l'aigle et le vautour, la frégate, le pic ou l'hirondelle – c'est juste que chacun des oiseaux, même le timide rossignol chanteur, nous a appris quelque chose de notre humanité.