En 1562, Philippe II décide d'établir une université à Douai. Cette fondation qui s'inscrit dans le sillage de la Contre-Réforme transforme durablement la ville qui peine à occuper son immense espace fortifié. Globalement épargnée par les troubles politico-religieux du XVIe siècle, Douai se présente comme une cité fidèle au catholicisme et au roi d'Espagne jusqu'à la conquête française (1667). Le magistrat qui la dirige est un large échevinage typique des anciens Pays-Bas. Son originalité réside dans son mode de résignation qui mélange cooptation et élection, donnant peu d'emprise au souverain sur les élites locales. L'analyse de sa composition et la reconstitution des réseaux de parenté montrent que les hommes à la tête de la ville forment un tout petit monde de notables très liés entre eux. Mais, dans une ville dont la population oscille entre dix et quinze mille habitants, la couche supérieure de la société n'est pas assez nombreuse pour peupler tous les sièges à pourvoir qu'on doit ouvrir à certains commerçants et artisans. Si des conflits éclatent régulièrement au sein de l'élite, ils dégénèrent rarement dans la violence. Même lorsque Douai connait sa plus grave crise politique au moment de la révolte des Pays-Bas, l'affrontement reste contenu par les solidarités internes de l'élite
Frédéric Duquenne
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