"En 1954, lorsque je donnai la première édition de la Genèse du mythe, deux critiques au moins voulurent bien regretter que je n'aie pu tenir compte des textes publiés à l'occasion du centenaire qu'on célébrait cette année-là. Ainsi que l'écrivait un rédacteur du Bulletin critique du Livre français, mon ouvrage y eût certainement gagné en pittoresque. J'en étais si persuadé moi-même que, dès 1953, et quoique mes thèses fussent alors soutenues, je guettais ce qui préparait la foire de 1954. Durant toute l'année sainte, je restai activement à l'affût. Si la chasse fut très peu "spirituelle", Dieu qu'elle fut bonne ! Dieu ? ou Diable ? On en jugera. Voici en effet L'année du centenaire. Je l'ai conçue et rédigée comme la Genèse, qu'assez de gens dont je fais cas ont aimée au point que je n'hésite pas à récidiver ce que nos génies sublimes appellent volontiers "mon labeur de ramassage". Va pour ramassage ! [...] En tapant ce livre-ci, ma secrétaire s'amusait bien, ce qui ne me surprend pas trop, vu que je m'amusais, moi, en l'ajustant (aux deux sens de ce mot : celui qu'il prend en mécanique ; celui que lui donnent les tireurs). Le public, semble-t-il, fut de cet avis puisque je dois présenter une édition nouvelle. Je l'ai amputée de quelques imperfections, enrichie de diverses références ; [...]" Étiemble.