La ville est fondée par les romains au tournant de notre ère et porte alors le nom d’Augusta Viromanduorum, du nom du peuple gaulois qui occupe alors la région, les Viromandui.
L’archéologie démontre qu’au milieu du IVe siècle, un culte se développe autour d’une tombe, attribuée à Quintinus, romain venu évangéliser la Gaule du nord. Arrêté à Amiens, il est supplicié, exécuté et inhumé à Augusta Viromanduorum. Le développement du pèlerinage autour des reliques du saint apporte alors la prospérité au monastère mais aussi à la ville.
Au IXe siècle, le bourg de Saint-Quentin est fortifié. Grâce aux Comtes du Vermandois et au dynamisme des bourgeois, une charte communale, l’une des premières de France, est octroyée à la ville en 1080. Celle-ci est confirmée en 1195 par la comtesse Éléonore de Vermandois et le roi de France Philippe Auguste.
Les XIIe et XIIIe siècles sont particulièrement prospères pour la ville : elle est une cité drapanteoù convergent les draps de laine qui sont foulés, teints puis négociés. Alors que l’habitat a largement débordé de l’enceinte du IXe siècle, de nouveaux remparts sont élevés. Signe de cette prospérité, le chantier de construction d’une imposante Collégiale débute à l’extrême fin du XIIe siècle. Saint-Quentin compte alors sans doute entre 12 000 et 15 000 habitants.
Au XVIe siècle, la cité se dote d’un nouvel Hôtel de Ville (1509) et retrouve sa dimension commerciale (vins, draps et toiles). Mais en 1557, au cours du conflit opposant l’Empire et la France, l’armée espagnole de Philippe II assiège et pille la cité. Elle sera rendue au trône de France en 1559 avec le traité du Cateau-Cambrésis. Durant les décennies suivant le siège, Saint-Quentin se reconstruit. Sous Louis XIII, les fortifications obsolètes sont renforcées par des boulevards, bastions, ouvrages à cornes, fossés, retranchements, lunes et demi-lunes.
De la fin du XVIIe siècle à la Révolution, la prospérité économique de la ville repose désormais sur les toiles de lin qui sont blanchies, apprêtées puis négociées dans la ville. Cette production de grande qualité approvisionne alors les cours européennes et du monde.
Au XIXe siècle, Saint-Quentin entre dans l’ère industrielle. Le paysage urbain évolue : les filatures de coton se dressent dans le centre de la cité, tandis que les fortifications sont abattues (1820-1840), laissant place à de nouveaux quartiers et au parc des Champs-Elysées. Alors que le canal de Saint-Quentin, achevé en 1810, devient l’axe principal de transport du charbon, la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Quentin, ouverte en 1850, favorise les échanges.
À partir du Second Empire, l’industrialisation croissante et l’exode rural gonflent fortement la population urbaine. Les nouvelles usines, consommatrices d’espace, s’implantent alors dans les quartiers et faubourgs périphériques qui se développent.
Détruite à 80% à l’issue de la Première Guerre mondiale, Saint-Quentin s’est fièrement relevée de ses ruines. Alors qu’un plan d’extension et d’embellissement de la ville par Paul Bigot est adopté en juillet 1919, s’ouvre la période de la Reconstruction des usines et des édifices. Si bon nombre de maisons sont reconstruites ou restaurés à l’identique, les édifices publics et les commerces sont construits dans le style émergeant de l’Entre-deux-guerres : l’Art Déco.
Pendant les Trente Glorieuses, Saint-Quentin doit restaurer ses capacités productives et faire face aux besoins d'une population augmentée. De nombreux quartiers s’étendent à la périphérie comme le quartier Europe, et le paysage urbain se peuple d’HLM et de ZUP.
Résolument tournée vers l’avenir, Saint-Quentin offre aujourd’hui le visage d’une capitale picarde rayonnante et d’une ville dynamique au cœur de l'Europe du Nord-Ouest. Ville d’art et d’histoire depuis 2006, Saint-Quentin valorise les singularités de sa production architecturale, son passé prestigieux et les projets urbains de demain...
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