La ville doit son nom au moine Amand, évêque de Maëstricht, mais surtout évêque missionnaire et fondateur d'abbayes qui, vers l'an 633-639, reçut du roi Dagobert " un lieu situé entre les deux rivières de la Scarpe et de l'Elnon afin d'y étendre le culte libre " ( charte de fondation de l'abbaye ) Amand y éleva deux oratoires puis un monastère qui prit le nom d'Elnon où il mourut vers l'an 660-675. Dans un pays de marécages et d'épaisses forêts, les moines poursuivirent leur œuvre de défricheurs et de bâtisseurs, cependant que quelques vilains venaient construire leurs cabanes au pied même de l'abbaye, lieu de protection efficace contre les fréquentes incursions de pillards.
Ce fut là l'origine de la ville qui ne prit que bien plus tard son nom de Saint-Amand-en Pévèle ( in pabula, dans un pays de pâturages ). Dès le IXème, au cours de la période historique dite " Renaissance carolingienne ", l'abbaye bénédictine d'Elnon brilla d'un éclat incomparable ( Cantilène de Sainte Eulalie, premier poème en langue romane ). C'est sous la prélature de Goslin vers 881 et 883 que les Normands attaquent Saint-Amand, détruisent complètement l'Abbaye et massacrent les moines restés pour la garder ( 883 ). Puis virent le temps des incendies répétitifs : le plus terrible fut celui de 1066 ; en quelques heures, la totalité des maisons furent consumées, ainsi que l'abbaye et ses archives. A ces dévastations succédèrent les guerres. Les Flamands, à la suite de la bataille des Eperons d'or s'en prirent à tout le Tournaisis. Saint-Amand eu à subir leurs assauts : tout fut pillé et dévasté.
En 1340, au cours de la Guerre de Cent Ans, le comte de Hainaut, partisans du roi d'Angleterre, vint avec 12000 hommes d'armes faire le siège de la ville sui manifestait, trop à son gré, sa sympathie pour le roi de France. Après un combat acharné, les Amandinois succombent, la ville est livrée encore une fois à la dévastation, Froissart a raconté cet épisode sanglant. En 1478, les Valenciennois récidivent et livrent la ville au pillage. Durant tout le XVème, Saint-Amand fut en butte aux fréquentes incursions, soit des troupes du Duc de Bourgogne, soit de celles du roi de France qui se disputaient, en ces régions, la prééminence.
Les luttes religieuses ne manquèrent pas non plus, au cours du XVI ème, de marquer la ville de leurs dévastations, dues, en particulier aux Iconoclastes ( protestants ) qui, le 24 août 1566, jour de la Saint-Barthélémy, saccagèrent les églises de Saint-Amand. Au XVIIème, la ville devient française. Si le traité de Madrid avait en 1521 donné Saint-Amand à Charles Quint, le traité d'Aix-la-Chapelle, en 1668, l'attribua d'une façon définitive à la France.
L'Abbé Nicolas du Bois, sorte de génie organisateur donna à la ville l'aspect qu'elle devait peu à près garder deux cent ans, comme l'atteste le plan terrier de Bayard en 1663 encore visible à la bibliothèque municipale. Il fit restaurer la muraille d'enceinte. Il fit de l'abbaye une véritable demeure princière. Déclarée propriété nationale en 1789, celle-ci fut démantelée de 1797 à 1820 : il n'en subsiste que la Tour et l'Échevinage, grâce à l'intervention de Mathieu Dumoulin, avocat au Parlement de Flandre.
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