Pecquencourt

La ville de Pecquencourt était défendue par des ouvrages en terre et en grès, ainsi que par un double fossé rempli d' eau.

Célèbre et riche, l'abbaye d'Anchin, de l'ordre de Saint-Benoît, fut fondée en 1079, par deux chevaliers de la contrée, Wautier, fils d'Ursin de Douai, et Sicher, aidés par Gérard II, évêque de Cambrai, et par le fameux Ansel de Ribemont, l'un des héros de la première croisade. Elle donna naissance à la ville de Pecquencourt. A une époque dont la date est perdue, un saint homme appelé Gordaine, ermite et confesseur, se bâtit dans l' îlot d'Anchin une modeste retraite, d'où il sortait pour aller dans les villages voisins enseigner la religion. Dans la seconde moitié du XIème siècle, l'île d'Anchin et ses roseaux appartenaient à Ansel de Ribemont, qui les tenait en bénéfice de Gérard II, évêque de Cambrai et d' Arras. En 1079, elle fut donnée à l'abbaye. La terre d'Anchin demeura, jusqu'à la Révolution, une dépendance de l'Artois.

En 1079, Mathilde et Wautier, son fils, donnent à l'abbaye la moitié de la ville de Pesquencourt, avec terre, bois, eau et dépendances, à l'exception d'un jardin de Saint-Amé. L'autre moitié appartenait alors à l'abbaye de Saint Ghislain, qui s'en dessaisit au profit de l'abbaye d'Anchin, en acceptant, en échange, de l'évêque Gérard II, l'autel de Boussut. En 1083, le monastère, à peine fondé, est consumé par l' imprudence d'un moine qui lisait le soir dans son lit. Le 15 octobre 1086, un nouvel édifice est consacré par l'évêque Gérard. En 1181, le comte Bauduin de Hainaut pose la première pierre de la grande église d'Anchin ; consacrée le 23 octobre 1250 par le cardinal Pierre d'Albanie, légat du Saint-Siège, en présence de trois évêques et d'une foule d'abbés, de religieux et de fidèles.

En 1353, le bailli du Hainaut, Nicolas, sire de Lallaing, en discussion avec l'abbaye au sujet de la juridiction à Pesquencourt, envahit cette ville à main armée, chasse le "Magistrat" institué par l'abbé, en nomme un autre et emmène comme prisonniers le prieur, le sous-prieur et les principaux religieux. Après avoir résisté quelque temps à l'excommunication, le sire de Lallaing vint faire amende honorable en l'église de Pesquencourt et à Anchin. En 1543, la foudre frappe l'un des clochers d'Anchin et y allume l'incendie ; Monseigneur de Bugnicourt (Ponthus de Lallaing, chevalier de la Toison-d' Or), gouverneur de Cambrai, survient par hasard et organise des secours qui préservent l'église d' une ruine complète. Le 25 août 1566, les sectaires et les pillards, qui venaient de ravager l'abbaye de Marchiennes, s'avancent vers Anchin, quand le bailli Fery de Guyon s'élance sur eux à la tête des paysans des environs, en tue un bon nombre et sauve le monastère.

Le 10 février 1578, l'abbé Warnier de Davre et le curé de Pesquencourt, Maître Balthazar Seulin, suspectés de connivence avec les Espagnols, qui venaient d'être déclarés ennemis du pays, s'enfuient d'Anchin et se réfugient en France. Le 1er septembre 1578, deux compagnies du régiment de M. d'Hallenne, au service des États-Généraux, pénètrent de force dans la ville et souillent de sang l'église de Pesquencourt ; celle-ci fut réconciliée le 12 octobre par le prieur François de Bar. En mai 1579, le parti des "Malcontents" met garnison à Pesquencourt et à Anchin. L'occupation armée durait encore quand les religieux rentrèrent à Anchin, le 4 mars 1586. Elle se continua jusqu'au 31 mars 1591, au milieu d'excès de tous genres. De 1709 à 1711, l'armée des Hautes-Puissances séjourne dans les environs de Pesquencourt; ses généraux logèrent souvent au quartier abbatial. Le samedi 2 mars 1792, la généralité des bâtiments, enclos, etc..., composant la ci-devant abbaye, est adjugée à un nommé Tassart, de Douai, pour 477.000 livres.

Bientôt l'église, les cloîtres, etc..., sont rasés, les objets d'art détruits ou dispersés.

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