Lille

La légende dit de Lille qu'elle a été fondée en 640 par les géants Lydéric et Phinaert. Mais on trouve la première trace de Lille dans un écrit de 1066.
Lille sera tour à tour flamande, bourguignonne, espagnole avant de devenir française en 1667 lors de la conquête de la ville par Louis XIV.
Ses agrandissements successifs au cours des siècles en ont fait aujourd'hui la quatrième métropole de France.

La légende de Lydéric et Phinaert

Les deux géants, fondateurs de la ville

En l'an 620, Salvaert prince bourguignon, fuyant une sédition, gagne l'Angleterre, accompagné de son épouse Ermengaert et d'une escorte de fidèles. En traversant le sinistre Bois-sans-Mercy, il tombe dans une embuscade dressée par Phinaert, seigneur brigand dont le repaire, le château du Buc, domine les bords de la Deûle.
Échappant au massacre, Ermengaert se réfugie dans la forêt. Endormie au pied d'un saule, près d'une fontaine, elle est favorisée d'une apparition de la Vierge Marie ; elle lui prédit la naissance d'un fils qui vengera son père.
Ermengaert met au monde Lydéric que recueille un ermite. L'enfant est allaité par une biche. Ermengaert est emprisonnée par Phinaert.
20 ans plus tard, Lydéric défie Phinaert en combat singulier, ce duel judicaire se déroule au Pont-de-Fins en présence du roi de France. Phinaert est vaincu et Lydéric obtient du roi le château du Buc, berceau de la ville de Lille, avec le titre de premier prince flamand. Ermengaert est libérée.

Les origines de Lille

La première trace écrite mentionnant l’existence de la ville de Lille se trouve dans une charte de 1066 par laquelle Baudouin V, comte de Flandre, dote la collégiale Saint-Pierre. Dans cet écrit, la ville est nommée Isla, du mot latin insula signifiant littéralement île. En effet, Lille naît de l’eau, celle de la Deûle, rivière secondaire au débit modeste mais située sur un axe de circulation majeur, entre les grandes villes flamandes et les foires de Champagne. La ville se développe initialement sur un point de rupture de charge de la Deûle, qui nécessite le déchargement des bateaux jusqu’à une section plus navigable de la rivière. À ses origines, la ville est donc un port qui préfigure sa vocation de ville marchande.

Les comtes de Flandre

La cité du Moyen Âge s’organise autour du forum, place du marché (actuelle Grand'Place) et du castrum (actuel Vieux-Lille). Le castrum est un noyau urbain fortifié, ceinturé de cours d’eau protecteurs. Il englobe notamment la motte châtelaine (arasée lors de la construction de la cathédrale Notre-Dame de la Treille) et la résidence des comtes de Flandre, connue sous le nom de palais de la Salle, aujourd’hui disparu.
Lille est tout d’abord la possession des puissants comtes de Flandre, convoitée par les rois de France. Après la bataille de Bouvines (1214) où son mari Ferrand de Portugal est fait prisonnier, la comtesse Jeanne de Flandre gouverne seule. C'est durant cette période que de nombreuses fondations charitables sont créées par la "bonne comtesse Jeanne" à travers toute la région. À Lille, un hôpital est fondé en 1237 et porte toujours le nom d'Hospice Comtesse. C'est maintenant un musée d'art flamand.

 

Les ducs de Bourgogne

En 1369, Marguerite de Mâle, dernière comtesse de Flandre, épouse en secondes noces Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Dès lors Lille appartient à la maison de Bourgogne, et ce jusqu'à la fin du XVème siècle.
La ville connaît alors une période de prospérité. Les ducs en font une de leurs résidences de prédilection, au même titre que Dijon ou Bruxelles. Sous leur gouvernement, Lille est le théâtre de fêtes brillantes. Citons notamment les deux chapitres de la Toison d’Or (1431 et 1436), et surtout l’exubérant Banquet du Faisan (1454). Pour loger sa cour qui compte 1200 personnes, Philippe le Bon ordonne en 1453 la construction de l’immense Palais Rihour (actuel siège de l'office de tourisme).

Le siècle d'or

Le sort de Lille bascule à nouveau en 1477, à la mort de Charles Le Téméraire. Sa fille, Marie de Bourgogne, épouse Maximilien d’Autriche, fils de l’empereur Frédéric III, de la famille des Habsbourg.
Lille fait dès lors partie des Pays-Bas espagnols, de Charles Quint à Philippe IV d'Espagne (de 1500 à 1667). En 1598, Philippe II, roi d'Espagne, cède à sa fille Isabelle les Pays-Bas. S'ouvre alors pour Lille une période appelée "Siècle d’or". De nombreux couvents sont fondés et la ville connait deux agrandissements successifs, de 1605 à 1606 et de 1618 à 1621. En 1652, Julien Destrée, maître d'œuvre de la ville, conçoit la bourse, aujourd’hui appelée Vieille Bourse.

Lille devient française

Mais la rupture majeure de l’histoire lilloise se situe en 1667, lors de la conquête de la ville par Louis XIV, en pleine guerre de Dévolution. Le visage de la ville est profondément modifié par l’introduction du style classique français. Vauban édifie de 1667 à 1670 "la reine des citadelles".
À partir de 1670 un nouveau quartier prend forme : le quartier Royal, remarquable par la régularité de sa voirie. Nobles et notables y bâtissent de somptueux hôtels particuliers. La rénovation gagne aussi la ville ancienne où le Magistrat veille à l’homogénéité des constructions. C’est ainsi que se développent les rangs de maisons presque identiques, alliant le goût français de l’époque aux traditions architecturales locales.
Durant la guerre de Succession d’Espagne, Lille est conquise par les Hollandais et redevient définitivement française en 1713 avec la signature du Traité d’Utrecht.

Lille au XIXème siècle

La Révolution voit s’imposer le pouvoir d’une bourgeoisie libérale, dynamique et entreprenante. Sous son impulsion, Lille devient au XIXème siècle une grande puissance industrielle dont les piliers sont la métallurgie, la chimie et surtout le textile (coton et lin). En 1858, en plein essor industriel, la ville connaît un agrandissement majeur. En annexant les communes voisines de Wazemmes, Esquermes, Moulins et Fives, Lille triple sa superficie et double sa population. De grandes avenues et de vastes places sont aménagées selon le modèle haussmannien pour recevoir d’imposants monuments tels que la Préfecture, le Palais des Beaux-Arts et les facultés.

 

Lille métamorphosée

La crise industrielle qui fait son apparition dans les années 70 frappe la ville de plein fouet dans les années 80. Tous les secteurs d’activité sont touchés, à commencer par le textile. Le taux de chômage passe de 3% en 1975 à 13% en 1990. Lille entame alors une période de reconversion basée sur le développement du secteur tertiaire. La ville d’usines et d’ateliers laisse place à une ville de bureaux et de services, et retrouve en quelque sorte sa vocation médiévale de cité marchande. La liaison TGV Lille-Paris en 1993, la création du nouveau quartier Euralille et l’arrivée de l’Eurostar en 1994 sont autant d’atouts qui ont permis à la ville d’entrer avec confiance dans le troisième millénaire Quatrième métropole française, carrefour international, place économique dynamique, Lille est également classée "station touristique" et "Ville d’Art et d’Histoire", désignée Capitale Européenne de la Culture en 2004. La ville est désormais une destination touristique de premier plan, reconnue pour son cadre de vie accueillant, son patrimoine préservé et sa vie culturelle intense.

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