Hardelot

La voie romaine allant d'Amiens à Boulogne-sur-Mer ou via Agrippa de l'Océan passait par la forêt d'Hardelot.

La commune de Neufchâtel-Hardelot existe depuis 1954 sous ce nom. Avant cette date, elle portait le nom de Neufchâtel et la station d'Hardelot-Plage dépendait du village.

Au début des années 1900, Hardelot n'est encore qu'une immense garenne bordée de dunes de sable blond jouxtant la mer d'un côté et une forêt relativement giboyeuse de plus de 600 hectares. Elle attire de nombreux adeptes qui chassent déjà à cette époque chevreuils, sangliers, lièvres, lapins, perdreaux, bécassines et faisans.

En 1905, un mécène anglais, Sir John Whitley, déjà propriétaire du château d'Hardelot depuis 1897 et promoteur du Touquet-Paris-Plage, veut faire d'Hardelot la nouvelle station balnéaire à la mode et le centre mondain des sports. Avec des amis français, il achète 400 hectares de terrain et crée « la société d'Hardelot ».

Dès 1908, 20 villas apparaissent autour des tennis en bord de plage. C'est l'architecte Louis Marie Cordonnier, ami de John Whitley, qui réalise ces vastes et singulières villas qui caractérisent encore aujourd'hui Hardelot. En 1911, l'illustre aviateur Louis Blériot se fait construire une villa sur la digue. Il conçoit et commercialise le premier aéroplage français, l'ancêtre du char à voile, qui va attirer de très nombreux adeptes sur la plage de la station.

En 1910, Hardelot est érigée en paroisse et accueille son premier curé, celui de Condette, l'Abbé Bouly, connu pour ses talents de sourcier et d'herboriste.

La croissance de la station balnéaire fut accompagnée par la création d'une ligne de tramway la reliant à Boulogne-sur-Mer en 19116

En 1913, Hardelot est officiellement classée « station climatique ». Elle était surnommée la « reine des plages » ou la « plage des reines » en référence aux familles royales anglaises et belges qui y ont séjourné.

La Première Guerre mondiale ne nuit pas à la station, bien au contraire. En raison de sa proximité avec le front des opérations et avec le camp britannique d'Étaples, elle se transforme en un centre militaire très actif. Sir John Whitley accueille les officiers alliés dont bon nombre d'entre eux vont acheter un terrain et se faire construire une villa.

L'entre-deux-guerres marque l'apogée d'Hardelot qui rivalise avec le Touquet Paris-Plage et attire des personnalités venues de toute l'Europe, surtout de Belgique, des Pays-Bas et d'Angleterre. De nombreuses villas sont construites, où résident les grands noms du champagne, du textile et de la gastronomie française7.

Mais la Seconde Guerre mondiale interrompt la politique des loisirs et des mondanités et sonne le glas de la station. Hardelot est occupée, pillée et dynamitée jusqu'aux bombardements alliés de 1944 qui finiront de la défigurer. Elle fut la cible d'un des premiers raids commandos alliés lors de l'opération Abercrombie.

Après la guerre, Hardelot renaît lentement de ses cendres grâce à de nouveaux passionnés et aux dommages de guerre. Louis-Stanislas Cordonnier et son cousin Claude Lefebvre, petits-fils de Louis Marie Cordonnier, reconstruisent un certain nombre des villas détruites. En 1958, le promoteur lillois Joseph Lesur achète la société d'Hardelot et relance la station, avec l'aide de ses fils José et Françis. En 1999, ils revendent la société d'Hardelot à Nicolas Boissonnas, qui poursuit aujourd'hui de nouveaux projets pour Hardelot.

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