Guise

    Il est vraisemblable que dès le Xe siècle, Guise comptait des châtelains même si leur nom n'est pas connu. Ils paraissent avoir relevé d'abord des fameux comtes de Vermandois, tout puissants dans le nord de la France et qui possédaient de vastes domaines en Thiérache. Rapidement, ces châtelains se rendirent indépendants et devinrent à leur tour de puissants seigneurs n'ayant plus avec le comte que des rapports de vassalité. Á Wauthier ou Gauthier dont les historiens savent peu de chose, succéda Godefroy de Guise auquel est attribuée la construction du château qui remplaça une ancienne forteresse. Élevé à grand frais sur un roc escarpé et inaccessible, avec sa couronne de tours crénelées et son haut donjon, ce manoir devait avoir un aspect à la fois pittoresque et redoutable. Par mariage, la seigneurie de Guise échut vers 1170 à la famille d'Avesnes. Les terres de Guise et de Lesquielles avec leurs dépendances, fiefs et arrière-fiefs qu'apporta en dot Améline à Jacques d'Avesnes, firent de ce baron l'un des plus puissants suzerains du pays. Il fut l'un des héros privilégiés des historiens du temps qui le comparaient « à Hector pour la prudence, à Achille pour la bravoure, à Régulus pour la fidélité à garder ses engagements ». Il bâtit avec Louis, abbé de Bucilly, le village de Mondrepuis sur un terroir déjà affranchi qui portait le titre de commune et qui jouissait des privilèges de la loi de Vervins. Lorsque Philippe Auguste réunit la province du Vermandois à la couronne, les ducs de Guise luttèrent contre la prérogative royale pour la conservation des droits et privilèges que leur avaient légués leurs prédécesseurs. Ils gardèrent donc leurs prévôts, baillis, sergents et autres officiers. Puis la maison de Châtillon succéda à la maison d'Avesnes dans la possession de la ville de Guise. Les nouveaux seigneurs n'occupèrent pas souvent la châtellenie qui avec ses grands fiefs constituait un des plus beaux domaines du pays mais n'était qu'une faible portion des immenses territoires soumis à leur domination. La terre de Guise, dot de Marie de Bretagne, fut ensuite érigée en comté en faveur du duc d'Anjou, Louis de France, premier du nom. Durant la captivité de son mari qui, à l'instar des plus grands seigneurs du royaume renonça à sa liberté pour procurer celle du roi Jean, la duchesse habita le château dont la force pouvait la mettre à l'abri des partis qui désolaient la campagne. Ne pouvant supporter la captivité et l'éloignement d'une épouse qu'il aimait, Louis parvint à s'échapper d'Angleterre et vint à Guise la retrouver puis l'emmener à Paris.
© Micberth


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