L’homme s’installe dans la vallée de la Lys dès la préhistoire et à Comines, majoritairement sur la rive droite moins exposée aux crues de la rivière.
Dans l’Antiquité, une voie romaine reliant Tournai à Cassel passe à proximité de la communauté rurale de Comines. Selon les « hagiographes » et la légende, une communauté religieuse aurait été fondée au IIIème siècle par Saint Chrysole qui éleva un autel (dédié à saint Pierre) et fut victime de la dernière persécution romaine.
Aux environs de l’an mille naissent la seigneurie de Comines, fief du comté de Flandre, et une dynastie de chevaliers d’ordre militaire et chrétien. Comines devient l’un des lieux de passage stratégique du comté de Flandre, ce qui la placera au coeur de nombreux conflits au cours des siècles.
Au Moyen-âge Comines a pour principales activités économiques : la draperie et le commerce. Une halle fut érigée aux environs du XIIIème siècle où les marchands commerçaient le drap, le blé... et où se tenaient les réunions des échevins et les audiences de justice. En 1276 le seigneur Baudouin, cède des privilèges (inscrits dans une charte) aux « bourgeois » qui ont ainsi les moyens d’ériger le premier beffroi symbole du statut de « ville à loi » à l’origine de l’autorité communale.
A la fin du XIVème siècle, la seigneurie de Comines devient le fief de la famille de la Clyte, famille de l’illustre chroniqueur Philippe de Commynes. A la fin du XVème siècle Jean, seigneur d’Halluin, devient seigneur de Comines avant que la seigneurie ne soit transmise à la famille de Cröy au XVIème siècle, famille de Charles de Cröy, haut justicier de la châtellenie de Lille, commanditaire des célèbres albums. Comines était alors le chef lieu du Quartier du Ferrain.
Au XVIème siècle, Comines fait partie des Pays-Bas espagnols. Les guerres de religion au cours de ce siècle, puis les guerres d’annexion de Louis XIV au XVIIème siècle, font subir de nombreux aléas et souffrances à Comines avant qu’elle ne devienne « Comines la Jolie » et que la rubanerie ne se modernise au XVIII ème siècle.
La séparation de Comines Belgique et de Comines France s’est faite en plusieurs étapes : Quand le comté de Flandre appartenait aux Pays-Bas espagnols, les deux Comines ne faisaient qu’une ville, pourtant déjà marquée par une « délimitation » : Comines-Nord appartenait en effet à la châtellenie d’Ypres et Comines-Sud à celle de Lille.
Puis, ce sont trois traités qui vont sceller le sort des deux Comines. D'abord en 1668 par le traité d'Aix-la-Chapelle, conclu par Louis XIV cédant Comines-Nord à l’Espagne et rattachant Comines-Sud à la France. Sous la direction de Vauban, le château de Comines est fortifié, comme toutes les autres places susceptibles de protéger la frontière.
Puis Comines Nord fut rattachée provisoirement au royaume de France en 1678 par le traité de Nimègue qui reconnaît à Louis XIV la Châtellenie d’Ypres. A la fin du règne du roi Soleil, le traité d'Utrecht en 1713, rétablit la frontière sur la Lys : Comines Nord tombe dans l'escarcelle des États autrichiens, devenant Comines-Autriche avant d’appartenir au Royaume des Pays-Bas en 1815 et de devenir belge à partir de 1830.
Paradoxe de son Histoire, Comines conserve un seul corps échevinal avec une Maison Communale et un bourgmestre à Comines-Sud, ainsi que des échevins de chaque côté, qui traitent les affaires de Comines-Nord dans un cabaret nommé l’Hôtel du Baron. Les deux Comines conserveront un seul corps échevinal jusqu’à la Révolution.
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