Il faut fermer les yeux pour les ouvrir dans les yeux dégrisés de Lucy Vines.
Dégrisés car revenus de tout et d'ailleurs où règne le mal. Ils nous donnent à voir des créatures, femmes dépouillées et pensives et quelques-uns de leurs enfants. A les regarder avec insistance on pénètre dans cette contrée silencieuse où, disait Apollinaire, règne la bonté. Et Lucy Vines prend dans sa peinture le risque de la bonté. Sa manière à rebours, le choix des supports, des formats et des fonds, la perfection de sa facture, tout, chez Lucy Vines, manifeste une exigence intranquille.
Que le poète mexicain, Homero Aridjis ait réussi à la présenter accompagnée des textes du poète Jean-Paul Michel, et de ceux de Alain Madeleine-Perdrillat et de François Lallier, était d'autant plus nécessaire que, difficile à apprivoiser, l'oeuvre de Lucy Vines s'enfuit quand on l'approche de trop près. Mais contemplée, "elle nous atteint physiquement", ces mots sont de Borges, "comme la proximité de la mer".
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Maison de l'Amérique latine
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