« Denain devint une cité noire, enfumée, bâtie de bric et de broc, sans aucune symétrie, et vouée à des buts plutôt utilitaires et pratiques, qu'artistiques. Indépendamment des fumées produites constamment par les usines, l'ancien village était ceinturé de fours à coke, dont les flammes rougeâtres brillaient tristement dans la nuit. Cependant, le tableau, certains soirs, était magique, quand, parfois, près des hauts-fourneaux, les cheminées se reflétaient à contresens dans les vapeurs disséminées au-dessus du paysage infernal. Le halètement des machines soufflantes semblait préciser la respiration de la ville fiévreuse, où il y eut plutôt une exagération du travail, un amour très poussé du métier. Vit-on jamais ville de France, où la fierté de la tâche quotidienne et l'amour sincère et profond du travail - pourtant pénible - furent poussés aussi loin ? »
André Jurénil, Denain et l'Ostrevant.
Guy Cattiaux
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